Toute l’œuvre d’Ida Fink (1920-2010), écrivaine israélienne née en Pologne ukrainienne, est hantée par le souvenir de la trace. Dans la nouvelle « Une trace » (Le jardin à la dérive), le mot n’apparaît pas moins de neuf fois en l’espace de trois pages. Une femme se penche sur une photo floue où apparaissent quelques baraques de bois dans une rue enneigée : la dernière rue de ghetto avant l’extermination totale. Le seul souvenir du dernier convoi : les traces de pas des gens sur la neige, que la femme parvient à distinguer sur une photographie.
À travers deux recueils de nouvelles, Ida Fink rend compte de la Shoah par balles par un style extrêmement sobre et dépouillé où la quête inlassable de la trace s’exprime également par le biais de l’écriture du fragment, du manque et du silence.
Le séminaire sera également accessible sur ZOOM:
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